Le 8 octobre dernier, j'ai rencontré la présidente du jury du CRPE, pour connaître les raisons de mon 3/20 en musique, et surtout de mon 6/20 à celle d'entretien préprofessionnel. J'ai pu poser toutes les questions que je souhaitais, me faire lire les notes prises lors de l'épreuve pas les membres du jury, et même obtenir des conseils.
Pour ce qui est de la présentation du texte à caractère philosophique sur un sujet d'éducation, ma prestation ne correspondait absolument pas à ce qui est attendu lors de cette épreuve-là.
| Ce que j'ai fait | Ce qui était demandé | Ce qu’on a appris à l’IUFM |
| Paraphrase du texte basé | Résumé (pour montrer la bonne compréhension du texte) et commentaire du texte en trouvant un nouveau plan | Reformulation et commentaire du texte. "il est possible de se calquer sur le plan du texte" |
| Confrontation du point de vue de l'auteur avec celui de nombreux autres points de vue (auteurs, courants) pour montrer quelles peuvent être ses atouts et ses limites. Neutralité totale de ma part. | Prise de position personnelle en s'appuyant sur son expérience d'élève, sa pratique lors des stages, les textes de lois en vigueur, les différences entre le contexte scolaire de l'époque du texte et le contexte scolaire actuel. Les citations et auteurs ne sont nullement valorisées. | Confronter le point de vue de l'auteur avec des courants et des auteurs étudiés en cours pour montrer les atouts et limites du texte. Confrontation avec les droits et les devoirs du maître. Ne donner son avis que lors de la seconde partie de l'entretien préprofessionnel (questions du jury) |
Ensuite, pour ce qui est des questions, je me suis trop peu appuyé sur mes expériences et les textes de loi (selon eux, "connaissance insuffisante des lois"), mais presque uniquement sur des auteurs et courants dans le cadre d'une réflexion plus philosophique que pratique. J'ai été plutôt trop neutre. Le jury me coupait sans arrêt avec des questions de plus en plus précises car mes réponses ne portaient pas sur les points précis pour lesquels ils voulaient savoir ce que le pensais. Il s'agissait donc de précisions et de recadrages.
J'en conclus que j'ai très mal cadré l'épreuve. Mais pour cela, j'ai eu le concours massif de ma formation IUFM (les cours de philo), qui préparait certainement plus à une épreuve de philo qu'à l'entretien d'embauche (appelons un chat un chat) qu'est cette épreuve.
La musique, sans quoi ma note globale n'aurait pas été éliminatoire :
-mon analyse de document sonore était "out". Je reconnais mon inculture concernant toutes les oeuvres qui ne sont plus à la mode. Et mes pistes pédagogiques : "irréalisables" selon ces professionnels. Or, tenez-vous bien, n'ayant pas beaucoup d'inspiration, j'ai en bonne partie proposé des pistes pédagogiques qui m'avaient été suggérées par ma prof de musique de l'IUFM !!! Je m'attendais donc à ce que ça compense ma piètre analyse, ce qui était impossible avec des pistes aussi bidon !! Merci qui ??
-encore plus accablant pour ma prof de musique : l'exposé : j'avais choisi "les Prisons de Nantes" de Tri Yann. Quelques déraillements dans la voix m'ont certes été secondairement reprochés. Mais cet exposé, composé du chant d'une oeuvre de notre choix, du commentaire musical de celle-ci et de pistes pédagogiques, a été vu, revu et validé en cours de musique, donc était fixé comme du béton. Et là encore, le jury a trouvé que l'oeuvre était totalement inadaptée à la pratique en classe ! Et encore, des pistes pédagogiques -qui pour bon nombre d'entre elles m'avaient été proposées par ma prof- irréalistes !!!
De quoi être révolté contre la préparation à une épreuve d'entretien préprofessionnel tout à fait inadaptée, et surtout contre une prof de musique contreproductive (voilà le mot exact) en matière de montage d'exposé ! Quel gaspillage d'argent public, de travail et d'énergie. Mon choix de ne pas retenter une année particulièrement laborieuse qui pourrait s'avérér sans issue n'est donc nullement regretté.
